A propos
Ce sont plutôt les yeux (ojos) que la bouche (boca) qu’on associe avec la photographie. Or si celle-ci se définit par l’entrée de la lumière dans notre boîtier, elle est tout aussi expressive que réceptive. La photo n’est pas un art passif pour les fainéants qui se contenteraient de prendre ce que l’optique leur donne.
A mes yeux, elle est avant tout une langue qui fait parler notre regard et vice-versa. Sa lecture ne requiert aucun dictionnaire, d’où son caractère universel. Moi-même ayant toujours baigné dans un environnement multiculturel, j’ai toujours refusé d’être mise dans un tiroir. Tout comme je parle plusieurs langues, je me sens chez moi dans différents lieux. La photo est peut-être cette clef passe-partout qui ouvre les portes de mes diverses maisons.
Comme un kaléidoscope, le capteur photographique ne me permet pas toujours d’y voir clair, mais du moins il me livre un éventail de sens à filtrer sous différentes lumières du jour. Le changement de point me ramène les pieds sur terre, tout comme l’intuition s’est avérée être mon meilleur trépied. Derrière le viseur s’active un regard d’essuie-glace scrutant chaque détail comme un nouveau-né. Rien qu’une nouvelle dioptrie semble redessiner le ciel et réinventer le monde.
Je m’amuse à prendre du recul en dézoomant du nombrilisme euro-centré pour lever les oeillères et étendre ma focale. La vision panoramique à 180 degrés ne me rassasiant pas, je tords mon buste, me courbe, tourne, cambre et… finis par danser. A mes yeux, la photographie est une envolée en soi.
Lara Bommers Karet. Laboka.
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